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Prochains concerts

Sigismondo d'India - Quatrième livre de madrigaux

Vendredi 7 octobre 2022, 20h00

Genève, Eglise de la Pélisserie, 20 rue de la Pélisserie

Samedi 8 octobre 2022, 18h00

La Chaux-de-Fonds, Temple Allemand, Rue du Progrès 12

Dimanche 09 octobre 2022, 17h00

Lausanne, Christ Church, Av. de l'Eglise-Anglaise 1

Lundi 10 octobre 2022, 20h00

Neuchâtel, Salle de l'Académie (Hôtel DuPeyrou), Av. DuPeyrou 1

Ensemble La Sestina:

Isaline Dupraz, Camille Joutard, sopranos

Francesca Puddu, mezzo-soprano

Lionel Desmeules, Benjamin Ingrao, ténors

Jedediah Allen, basse

Ziv Braha, luth

 

Adriano Giardina, direction

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Sigismondo d'India - Quatrième livre de madrigaux

 

Aujourd’hui, comme à son époque, Sigismondo d’India est d’abord connu pour ses monodies accompagnées, genre emblématique de la musique baroque qui vient de naître. Le compositeur en a laissé plus de quatre-vingts, à une ou deux voix.

Toutefois, d’India ne renonce pas pour autant au langage polyphonique et la publication de livres de madrigaux alterne avec celle de monodies entre 1606 et 1624. Les madrigaux, uniformément à cinq voix, qui paraissent dans le huitième livre nécessitent également la présence d’un continuo. En revanche, ceux des premier, deuxième, quatrième, cinquième et septième livres se contentent de proposer les cinq parties vocales. Le troisième livre, lui, est mixte. Le travail en parallèle sur ces trois tableaux, monodie, madrigal concertant et madrigal polyphonique, permet au compositeur d’explorer les techniques d’écriture et les moyens expressifs propres et complémentaires de ces médiums. Ce choix artistique multiple constitue peut-être bien l’aspect le plus intéressant de la production de d’India.

Les quatrième et cinquième livres de madrigaux sont parus en 1616 à Venise chez Riciardo Amadino, un des quatre éditeurs de musique les plus importants de la Sérénissime. Dans ces années-là, d’India est au service, comme directeur de musique à la chambre, de Charles-Emmanuel Ier de Savoie à Turin. Auparavant, il a résidé à Mantoue, où il a certainement été en contact avec Monteverdi, et Florence. D’origine noble sicilienne, le compositeur, aussi chanteur, s’est peut-être formé à Naples.

Les quatrième et cinquième livres de madrigaux de d’India forment une sorte de pendant. Outre le fait d’être parus la même année chez le même éditeur, ils se focalisent tous deux presque exclusivement sur les poètes privilégiés du musicien : Giambattista Marino, Le Tasse, Giovanni Battista Guarini et Gabriello Chiabrera. De plus, ils mettent en œuvre les mêmes techniques d’écriture musicale. En revanche, le poids respectif des pièces graves et mélancoliques ou plus légères et dansantes penche du côté des premières dans le quatrième livre et du côté des secondes dans le cinquième.

Pour ce programme, nous avons choisi le Quatrième livre, dans la mesure où son orientation est plus propre à toucher les auditrices et les auditeurs. En effet, dans les quinze pièces qui composent le livre, les procédés expressifs audacieux propres au madrigal de la fin de la Renaissance se multiplient. Par ailleurs, Monteverdi n’est ici, comme souvent chez d’India, pas loin. L’auteur de l’Orfeo a de fait toujours été pour le musicien turinois d’adoption un point de référence et un modèle, chez qui il a emprunté des solutions compositionnelles pour les repenser dans un langage propre.

Les âpres dissonances, régulièrement présentes, traduisent les langueurs de l’amant, à témoin le début de Se la doglia, e’l martire (n°6). Dans la même veine, les lignes mélodiques se déclinent en grands intervalles descendants, par exemple des septièmes mineures à la fin de Dove, misero mai (n°14). Dans la section conclusive de Deh, poi chèra nei fati (n°8), des silences répétés expriment le désir de l’amant de voir sa belle lui souffler à l’oreille l’injonction « meurs ! » pour accompagner son trépas, ce qui constitue également bien entendu un jeu érotique.

Une des particularités du langage polyphonique de d’India ici est l’agencement de sections musicales basées sur des motifs courts et vifs qui parcourent en alternance toutes les voix. Outre la détente musicale qu’ils offrent, ces moments déclenchent une sorte de scintillement sonore mettant en évidence la beauté des voix. Le procédé est particulièrement frappant dans Pargoletta è colei (n°7), sur un texte de Marino d’une feinte espièglerie.

La pièce la plus troublante du recueil est cependant Strana armonia d’amore (n°11), sur un poème du même Marino. Le compositeur prend au pied de la lettre l’expression « harmonie étrange » : les voix sont divisées en deux groupes et chantent en quelque sorte dans deux tonalités différentes. L’auditeur y perd son italien, mais avec délice !

 

Pour ce programme, l’ensemble sera composé de trois chanteuses et trois chanteurs. Pour donner une autre couleur par touches, un luth accompagnera quelques-uns des madrigaux. Des pièces instrumentales solistiques, puisées dans le répertoire italien de l’époque, offriront des respirations.

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